Plus qu’une discipline propre il est plus judicieux aujourd’hui de parler d’état d’esprit HUNTER. S’il est un mélange de dressage et de saut d’obstacle le Hunter est surtout une approche différente de l’équitation.
Il y a très longtemps c’était la discipline d’hiver des cavaliers de chasse à courre anglais.
Cela permettait d’entretenir physiquement chevaux et cavaliers et de rivaliser de prouesses de confiance sur des obstacles totalement naturels, au retour des longues traques de cervidés et renards.
Très vite les américains ont compris les bienfaits d’une discipline pleine de rigueur et d’attention et l’ont adopté. De par son coté formateur et éducatif ils l’ont même imposé à tous les cavaliers qui souhaitaient sortir en compétions de sauts d’obstacles. Passage obligatoire pendant quatre ans avant de rivaliser sur des parcours plus conséquents, l’apprentissage des automatismes et de la technique pure, se fait sur des enchaînements ludiques pour les chevaux et leurs cavaliers. Ensuite cette formation progressive intègre des contraintes de contrôles d’allures et de la direction, des contrats de foulées et des « imposés ».Tout est fait pour mettre en évidence la sobriété des actions, les qualités techniques des cavaliers et la confiance des chevaux dans un esprit de liberté et de communication.
Dans les années 1985, le Hunter traverse enfin l’atlantique pour apparaître en France de manière un peu élitiste, ce qui nuit parfois à son développement. Les épreuves sont sporadiques et le règlement draconien rebute les instances fédérales à l’inscrire dans le cursus de la formation des enseignants. Pourtant tout le monde s’entend à dire que le Hunter est avant tout une discipline éducative et qu’elle recèle des trésors d’applications pour l’instruction de base des cavaliers de club. Il faut attendre 20 ans pour que, sous l’impulsion de certains cadres avertis de l’Ecole Nationale d’Equitation de Saumur, le Hunter devienne à part entière un raisonnement équestre appliqué à l’instruction des futurs pédagogues et formateurs.
Aujourd’hui le terme devient presque générique lorsque l’on entend les commentaires télévisuels qualifier de « Monte Hunter » certains cavaliers internationaux sur des parcours de coupe du monde.
Cette reconnaissance est le fruit d’une nouvelle génération de compétiteurs qui allient précision et classicisme, renforcé par une impression de fluidité et d’harmonie.
C’est ce que l’on retrouve dans les épreuves Hunter Style, qui prennent en compte l’aptitude et la technique parfaite du cheval à sauter en « liberté » et les épreuves d’Equitation où l’on note la compétence des cavaliers à réaliser les difficultés d’un parcours d’obstacles agrémenté de phases de dressage et de maîtrise des imposés.
Tout cela dans une présentation impeccable du couple, un toilettage et une tenue vestimentaire adaptée à la correction ou à l’éthique du sport équestre. Le Hunter fait encore partie de ces disciplines équestres qui gardent des valeurs de respect du cheval et d’harmonie.
Souhaitons que dans les années à venir les enseignants trouvent enfin un intérêt à dispenser l’équitation Hunter dans leur club pour permettre aux cavaliers de devenir des champions de demain.